Évangile

Gardez vous de mépriser un seul de ces petits

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? ». Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara :
« Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.
Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les 99 autres  dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Mt 18, 1-5 10 12-14

Ce texte de Matthieu nous rappelle aujourd’hui en cette Sainte Claire que nous devons être comme des enfants, car nous en sommes toujours, que nous ayons six mois, deux, trois, cinq, dix, quinze, vingt, trente, cinquante, soixante-dix, ou bien même quatre-vingt-dix ans ! Nous sommes toujours les enfants du Père. Mais nous passerons outre le classique commentaire de cet Évangile de la brebis perdue — bien que ce soit très intéressant — pour nous attacher à la parole « Gardez vous de mépriser un seul de ces petits. ».

Mépriser les autres

S’il y a bien un jeu auquel nous excellons parfois (peut-être même toujours pour certains), c’est bien celui-là ! Le mépris, chacun est déjà tombé dedans quand il était petit (ou même plus grand), à défaut que ce soit la potion magique d’Obélix qui donne une force surhumaine dans la vie de l’Évangile (je parle évidemment bien de l’Esprit Saint, chacun l’aura bien compris — enfin j’espère… —). Il nous est déjà arrivé de mépriser un de nos proches, de nos amis, de nos collègues de bureau… pour une raison peut-être légitime au premier abord (du style « il ne fait rien comme il faut ! C’est un bon à rien ! » et j’en passe et des meilleures !) mais qui s’avère finalement totalement ridicule. Qui n’a jamais commis d’erreurs, pour ne reprendre que mon exemple précédent ? Je pense que nous pouvons citer ici fort à propos la parole du Christ : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » (Jn 8, 7). Vous voyez que le mépris ne date pas d’aujourd’hui car déjà à son époque, Jésus avait affaire au mépris, vis-à-vis de lui-même déjà, et en plus, vis-à-vis la Parole à laquelle il rendait témoignage. C’est donc presque une normalité mais le Christ veut nous enseigner une autre dimension que celle ne pas mépriser son prochain — malgré évidemment le fait qu’il ne faut pas le faire ! —. L’élément clé de ce texte n’est pas forcément là où l’on peut entendre « Aime ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 39).

Se mépriser soi-même

Et oui, c’est possible ! Nous le faisons peut-être nous-même, sans nous en rendre compte ! Nous sommes les enfants de Dieu, par la communion de toute l’Église et de l’humanité toute entière. Et si nous n’accueillons pas la Parole du Christ, nous pourrons tomber dans ce piège ! J’explique. Nous sommes chacun des enfants, les enfants de Dieu. Si nous méprisons nos frères, qui sont aussi les enfants de Dieu, comment ne pourrions nous pas nous mépriser nous-mêmes, puisque nous méprisons des êtres que Dieu a créé à son image (comme nous) ? Ce défi d’amour et de bienveillance que nous devons toujours à l’esprit, nous l’oublions souvent ! C’est pourquoi il peut nous arriver de nous mépriser nous-mêmes à force de mépriser les autres membres de cette grande famille qui est l’humanité !

Chacun d’entre nous est donc invité à se considérer comme l’enfant du Seigneur, un enfant gâté par un Père qui nous aime et nous prodigue ses soins (comme à Élie dans le désert, Cf. l’Évangile du 9 août) et nous donne la force de continuer d’avancer sur le chemin de l’amour du prochain et de soi-même ! N’y voyons pas là non plus une occasion de devenir narcissique ! Ce n’est pas ce que le Seigneur nous demande! Il veut simplement que nous soyons nous-même, en paix avec les autres et avec nous.

La brebis perdue et le Bon Pasteur

Je ne peux pas terminer ce commentaire sans parler au moins un peu de la brebis perdue ! Si nous venions à nous égarer, par le mépris de nous-même ou bien par celui des autres, le Christ ne nous laisserait pas perdre sans tenter quelque chose ! Le Christ nous offre toujours son pardon ! Nous pouvons toujours venir lui demander la grâce d’être pardonné, car si notre démarche est juste et vraie, nous pouvons être sûr que tout nous sera pardonné ! N’hésitons pas non plus à lui demander la force de progresser dans l’amour des autres, de notre prochain…

1 réflexion au sujet de “Gardez vous de mépriser un seul de ces petits”

Laisser un commentaire...

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.